Durant les travaux en hauteur, le travailleur doit être protégé des risques de chute qui pourraient survenir. Un dispositif constitué entre autres d’un harnais anti-chute, d’un échafaudage, permet de réduire le risque de chute auquel est exposé le travailleur. Toutefois, il peut s’avérer impossible d’installer le dispositif ci-dessus évoqué. Il est recommandé dans ce cas, de prévoir un Équipement de Protection Collective.
Les filets de sécurité constituent un moyen de protection collective pour empêcher les opérateurs de chuter au sol lorsqu’ils travaillent en hauteur.
Assurer la sécurité des travailleurs contre les risques de chute
Réalisation ou réfection charpente, travaux de lignards, peinture et/carrelage en hauteur… ces exemples de travaux temporaires en hauteur exposent les travailleurs à des risques de chute. Les principes généraux de prévention, exigent la conception d’un poste de travail de façon à empêcher la chute. Il s’agit par exemple, d’un garde corps ou d’une longe de retenue. Toutefois, s’il est impossible de déployer ce dispositif, il convient d’utiliser des filets de sécurité permettant d’éviter des dommages subséquents à la chute d’un opérateur ; on parle alors de recueil.
Le moyen de protection est variable selon la situation :
- 1re situation : À l’intérieur de l’ouvrage.
Dans cette situation, le filet doit être placé en position horizontale ou suivant la pente de la toiture, sous les postes de travail. Cela permet de stopper la chute avant le heurt du sol.
- 2è situation : Sur une couverture inclinée.
Dans ce cas, la chute équivaut à une glissade que vient stopper le filet. Le filet doit être positionné de façon verticale ou perpendiculaire à la couverture.
- 3è situation : À l’extérieur de l’ouvrage.
Cas rare, car la mise en œuvre d’un dispositif empêchant la chute est souvent possible. Toutefois, un filet peut remplir ce rôle et empêcher la chute. Il est alors plaqué à la façade en position verticale.
Les caractéristiques et les normes des filets de sécurité
La structure d’un filet de sécurité se présente sous la forme d’un réseau de mailles formant des carrés ou des losanges. Ils sont délimités par une ralingue, en l’occurrence une corde qui passe maille par maille aux extrémités d’un filet. La ralingue est reliée grâce à une corde d’attache, à une structure porteuse qui contribue à l’absorption de l’énergie cinétique de la chute. Les cordes d’attache ont une résistance minimale à la traction. Les dispositifs de recueil souples sont généralement fabriqués en polyamide (PA) ou en polypropylène (PP), ce qui empêche l’effilochage.
Les filets de sécurité sont soumis aux normes NF EN 1263-1 février 2015 et 1263-2.
La norme NF EN 1263-1 s’applique aux filets de sécurité et à leurs accessoires. Celle-ci spécifie les exigences de sécurité et les méthodes d’essai.
Pour sa part, la norme NF EN 1263-2 concerne les conditions de mise en œuvre de ces dispositifs et concerne les exigences de sécurité relatives au montage des filets de sécurité conformément au manuel d’instructions du fabricant et aux spécifications du produit.
Les systèmes de filets de sécurité définis par la norme NF EN 1263-1 sont de quatre ordres :
● Système S : c’est celui dont le filet de sécurité comporte une ralingue périphérique prévue pour être tendue horizontalement ou proche de l’horizontal.
● Système T : c’est celui dont le filet de sécurité est fixé sur des consoles pour une utilisation horizontale
● Système U : Dans ce système, le filet de sécurité est fixé sur une structure porteuse pour une utilisation verticale. Ce dispositif constitue une barrière de protection complémentaire.
● Système V : Le filet de sécurité avec ralingue, fixé sur un support de type gibet. Ce dispositif est suspendu en partie haute à des potences métalliques et ancré à la structure porteuse en partie basse.
S’agissant de la classification des filets de sécurité, deux critères sont à prendre en compte. Selon leur capacité d’absorption d’énergie (kJ) et la longueur de leur maille définie en millimètre (mm), les filets de sécurité de sécurité sont rangés en quatre classes :
● Classe A1 – mailles de 60 mm maxi – l’énergie à la rupture est de 2,3 kJ
● Classe A2 – mailles de 100 mm maxi – l’énergie à la rupture est de 2,3 kJ
● Classe B1 – mailles de 60 mm maxi – l’énergie à la rupture est de 4,4 kJ
● Classe B2 – mailles de 100 mm maxi – l’énergie à la rupture est de 4,4 kJ
Enfin, comme nous l’avons vu dans notre article consacré au contrôle des EPI, il est nécessaire de toujours effectuer un contrôle des Équipements de protection. En ce concerne les filets de sécurité, la notice d’instructions stipule que tout filet ayant arrêté une chute doit être contrôlé avant sa réutilisation par une personne compétente.