Nous avons précédemment abordé la thématique sur le choix des gants de manutention. Nous abordons aujourd’hui dans le même sillage, le choix des gants de protection en fonction de la nature et de l’environnement de travail.

En effet, le choix  des gants est fonction de la nature et de l’environnement de travail. Certaines tâches comportent des dangers et nécessitent le port de gants de sécurité adaptés. L’employeur se doit de fournir une paire de gants au travailleur dès lors que ses mains sont exposées à un risque de toute nature : mécanique, électrique, chimique, thermique, biologique, etc. Les gants de protection doivent être mis à disposition des salariés dès qu’ils sont nécessaires à l’exécution de leur tâche, et leur port est obligatoire. L’employeur est également tenu de fournir aux salariés des gants conformes, appropriés aux risques et correctement entretenus. Leur sélection doit être faite en fonction des risques encourus lors de l’activité.

Pour les travaux de soudure, des gants spécifiques doivent être fournis au soudeur :

Gants de soudure aluminisé SAFETY+
Gants de soudure marron-gris

Pour les travaux calorifiques et d’ignition[1] , l’employeur doit fournir au travailleur des gants anti-chaleur.

Travaux de chaleur et de feu
Gants anti-chaleur

Ces  gants anti-chaleur sont conformes à la norme EN 407. Certains métaux comme le cuivre, l’argent, l’aluminium, l’inox ou l’acier sont des bons conducteurs d’électricité et de chaleur. D’où l’importance pour le travailleur d’avoir des gants appropriés. Vous trouverez sur ce modèle de gants, le pictogramme suivant :

Pictogramme gants anti-chaleur

            Lorsque le travailleur exerce sa tâche en étant en contact avec des objets cryogéniques ou froids, il doit avoir des gants appropriés anti-froid. La norme EN 511 correspond aux gants protégeant contre le froid. Elle est indiquée par le pictogramme suivant :

Pictogramme gants anti-froid

Au demeurant, les gants de soudure, les gants anti-froids et les gants anti-chaleur, sont des gants de protection thermique. Ils préviennent contre les accidents de brûlure, de froid provoqués par la conduction et la convection thermique[1]. L’employeur doit donc fournir des gants  qui empêchent cette convection thermique susceptible de causer un préjudice au travailleur.

En revanche, le travail dans les environnements chimiques comporte non seulement des risques physiques mais également respiratoires[2]. Les gants de protection contre les risques chimiques sont caractérisés par leur forme, leur épaisseur et leur matière. Des essais de dégradation[3], de pénétration[4] et de perméation[5] permettent de tester des gants de protection chimique. On distingue les gants à usage unique (dits aussi jetables) des gants réutilisables. Les gants à usage unique sont extrêmement fins (moins de 0,2 mm) et donc peu résistants chimiquement et mécaniquement.

La norme EN 374 est la norme des gants qui assurent la protection du travailleur contre le risque chimique

Il existe deux niveaux en ce qui concerne la protection contre les produits chimiques :

  • la résistance à la pénétration  (EN 374-2)

Pictogramme norme EN 374-2 (résistance à la pénétration des produits chimiques).

La norme EN 374-2 teste la résistance des gants à la pénétration à l’échelle non moléculaire de 12 produits chimiques standards (voir tableau ci-dessous).

°La résistance à la perméation (EN 374-3)

Pictogramme norme EN 374-3 (résistance à la perméation des produits chimiques).

La norme EN 374-3 concerne la résistance à la perméation des produits chimiques non gazeux potentiellement dangereux. Le critère de perméation est plus exigent que celui de la pénétration car la norme EN 374-3 exige à la fois l’étanchéité selon EN 374-2 et la résistance à un niveau 2 minimum à la perméation pour au moins 3 produits chimiques listés ci-dessus. Le niveau de performance correspond au nombre de minutes pendant lequel le produit chimique a fait preuve de perméation.  (Voir tableau ci-dessous)

[1] En mécanique des fluides, la convection est un transfert d’énergie thermique qui s’accompagne d’un transport de la matière à l’état de fluide. Ce fluide peut être un gaz ou un liquide. La convection induit un déplacement global de la matière. Le mouvement de la matière se fait de manière verticale, de haut en bas ou de bas en haut. Les zones du fluide plus denses descendent, tandis que les parties moins denses montent. La convection thermique désigne également le transfert thermique occasionné entre un fluide en mouvement et une paroi solide.

[2] Nous reviendrons  plus tard sur une thématique relative aux risques respiratoires.

[3] La dégradation est la transformation des propriétés physiques du gant (gonflement, durcissement, craquelure…) consécutive au contact avec un produit chimique.

[4] La pénétration décrit  le passage à l’échelle non moléculaire d’un produit chimique à travers les imperfections du matériau ou les  porosités et les joints du gant.

[5] La perméation est la diffusion à l’échelle moléculaire, du produit chimique à travers le matériau constitutif du gant.

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